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Publié le 14/05/24
par Collaborateur Oxiam

Le projet fou de l'ARBRE BLANC

Quand la "Surdouée" nous offre sa plus haute manifestation du Design Art City

Mais pourquoi la "Surdouée" ?

En réalité, il n’y a pas d’explication officielle quant à l’origine de cette appellation. Toutefois, deux principales hypothèses ont permis d’associer ce surnom flatteur à la ville de Montpellier :

  • Une ville avec un fort patrimoine culturel et de nombreuses personnalités qui ont vécu (Paul Valéry, Rabelais).
  • Dans les années 80, avec la volonté de son maire Georges FRECHE, la ville de Montpellier a connu un important dynamiste économique. De nombreuses entreprises se sont implantées dans la ville et la population a fortement augmentée. On retrouve d’ailleurs, dans la ville, un grand nombre de bâtiments et monuments datant de cette époque.

L’origine du surnom de « Montpellier la Surdouée » pourrait tout simplement être attribué à ce même Georges FRECHE. Celui-ci souhaitait faire de Montpellier la capitale de la région et n’aurait pas hésité à surnommer ainsi sa ville dans le but de la valoriser.

Au fil des années, Montpellier a conservé et enrichi son important patrimoine culturel. La ville a d’ailleurs récemment postulé pour devenir la Capitale européenne de la Culture en 2028. Un statut qui ne ferait que renforcer et justifier ce surnom de surdouée !

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Figure 1: Vue aérienne Montpellier - (c)Sou Fujimoto Architect/RL A/Oxo Architectes

Quèsaco ? Design Art City ?

C’est un label qui récompense les villes qui mettent en avant le beau et le bien vivre dans la ville.

Il valorise les actions de mise en avant de l’art, de l’architecture, du design, design des équipements (le tramway par exemple) et de la réhabilitation par l’art de bâtiments anciens.

Montpellier a été la première ville en 2021 à se voir attribuer le label Design Art City, reconnaissant la place laissée aux street-artistes et à l’art dans la ville dans la démarche d’embellissement de l’espace public et aux audaces architecturales. Montpellier est un véritable musée à ciel ouvert, où tout le monde peut accéder à l’art : L’Arbre Blanc est l’exemple parfait pour l’illustrer.

L’Histoire du projet de l’Arbre Blanc

Sorti un peu de nulle part à la suite d'une impulsion municipale nommée "Folies architecturales du XXIème siècle", le projet initial prévoyait la réalisation de 12 "folies" à proximité des lignes de tramway à travers la ville. Ce projet a été abandonné en 2014 par la nouvelle équipe municipale mais deux folies étaient déjà en route... dont l'Arbre Blanc !

« L’Arbre Blanc est avant tout le fruit d’une rencontre : une rencontre d’exception, au cœur de la métropole régionale, entre le Japon et la Méditerranée » [1 ;2] L’Arbre Blanc est un métissage culturel qui mêle l’avant-garde de l’architecture française et l’héritage de la culture japonaise.

Cet ovni architectural, réalisé par l’architecte japonais Sou FUJIMOTO avec l’aide de ses confrères français Manal RACHDI, Nicolas LAISNE [4] et Dimitri ROUSSEL, est situé dans le quartier Richter, place Christophe Colomb aux croisements de la rue Vendémaire, de l’allée Capitaine Dreyfus et du pont Juvénal. Situé à un emplacement stratégique dans la ville de Montpellier. Sa position à l'intersection de diverses voies de circulation, telles que la rivière Lez, la voie rapide et les promenades pour piétons et cyclistes le long des berges, en fait un lieu prisé. De plus, il bénéficie d'un emplacement rare au cœur de la capitale méditerranéenne, à seulement quelques minutes du centre-ville, de la gare TGV de l'aéroport international, ainsi qu'à dix minutes des plages. En plus d'offrir une vue exceptionnelle à ses habitants, cet imposant édifice s'intègre parfaitement dans le paysage de Montpellier.

La caractéristique distinctive de l'Arbre Blanc est certainement la présence de terrasses (cf. Figures 3a/b) suspendues en porte-à-faux. Ces balcons, d'une longueur allant de 3 à 7,5 mètres (ce qui est une première mondiale en 2019 lors de la fin des travaux) et d'une superficie de 12 à 35 mètres carrés, représentent une partie importante du programme immobilier et sont l'élément principal de la signature architecturale du bâtiment. Ils offrent une vue spectaculaire sur la ville de Montpellier.

En plus d'être un immeuble résidentiel, ce bâtiment de 11 900 mètres carrés est également un lieu de rencontre. Contrairement aux tours d'habitation classiques qui mettent l'accent sur l'intimité, ce projet vise à animer la tour. De vastes jardins suspendus donnent une impression de "vie" vue de l'extérieur. Des espaces de rencontre ont été prévus dans la tour, notamment un toit qui pourrait devenir une place où les habitants se retrouvent. De plus, un restaurant, une galerie d'art et un bar en rooftop sont ouverts au grand public, illustrant l'ouverture du projet sur la ville. Le bar est même ouvert jusqu'à 1h du matin et peut accueillir jusqu'à 300 personnes. Le dernier étage offre une superbe vue panoramique à 360 degrés sur Montpellier.

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Figure 3a: Innovation architecturale - Terrasses en porte-à-faux -(c)Paul MAURER-SFA-NLA-OX-DR
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Figure 3b: Innovation architecturale - Terrasses en porte-à-faux -(c)Paul MAURER-SFA-NLA-OX-DR

Focus sur le biomimétisme au service de l’immobilier

Qu’est-ce que le biomimétisme ?

Le biomimétisme est à la fois un processus d’innovation et une ingénierie. Il s’inspire de formes, de matières, de propriétés ou processus ainsi que des fonctions du vivant dans le but de trouver des solutions soutenables utilisées par nombre d’espèces et mises à l’épreuve par l’évolution et le temps.

C’est un procédé créatif et interdisciplinaire dont l’objectif principal est de résoudre des problèmes anthropologiques par des modèles biologiques. On peut citer par exemple, l’engin bio-inspiré de Clément ADER : l’avion chauve-souris qui s’inspire des vols d’oiseaux et insectes.

Le biomimétisme architectural

Dans un esprit d’imitation de la nature, le biomimétisme architectural s’inspire d’éléments du monde biologique pour les appliquer au domaine du bâtiment et de l’urbanisme.

Le biomimétisme architectural sert aux constructions durables mais aussi à l’amélioration des performances des bâtiments ou encore à leur esthétisme par un design organique ou des propriétés biologiques.

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Figure 4: L'arbre Blanc-Inspiration botanique - (c)SFA-Opalia [3]

Inspirée par la nature, l'objectif était de créer une protection grâce à la façade, apportant de la fraîcheur aux habitations. L'idée des balcons de l'Arbre Blanc s'inspire du feuillage (cf. Figure 4) qui apporte de la fraîcheur sous un arbre.

Les proportions exceptionnelles des balcons ont été conçues pour souligner l'envie de s'étendre vers l'extérieur et offrir de véritables espaces de vie en dehors des appartements. Les balcons deviennent de plus en plus grands vers le haut du bâtiment et sont positionnés de manière à préserver l'intimité tout en laissant passer la lumière du soleil comme des feuilles qui se déploient pour aller chercher la lumière chaude et nourrissante du soleil. Ces balcons généreux sont aussi la réponse apportée à la recherche de solutions environnementales les plus adaptées à « l’écologie du sud ». Ils servent également de protection pour les persiennes coulissantes en maille métallique qui recouvrent les fenêtres de l'appartement et aident à moduler le gain de chaleur solaire, réduisant ainsi la consommation d'énergie du bâtiment.

Les terrasses suspendues offrent 30 % d'ouverture supplémentaire dans la tour, ainsi que 30 % de surface en plus. Elles offrent également une protection thermique combinant la réutilisation des eaux pluviales ainsi la mise en place de jardins suspendus et d’ombrières pour l’installation de brumisateurs pour chaque terrasse, réduisant la consommation d'énergie de 20 à 30 %. La couleur blanche a été choisie pour attirer peu le rayonnement du soleil, ce qui en fait un choix idéal dans les régions chaudes (Cf. Figure 5a-b).

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Figure 5a: Réutilisation des eaux pluviales et l’évapotranspiration comme source pour les brumisateurs | ©F. BOUTTE – SFA/RLA
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Figure 5b: Réutilisation des eaux pluviales et l’évapotranspiration comme source pour les brumisateurs | ©F. BOUTTE – SFA/RLA

L'Arbre Blanc puise son inspiration à la fois dans l'identité méditerranéenne et la culture japonaise. Il associe des espaces intérieurs et extérieurs généreux, créant une confusion entre le salon et le balcon. La forme du bâtiment a été conçue de manière organique, s'inspirant de l'érosion causée par l'eau ou le vent au fil du temps. La courbure de la façade permet de maximiser l'exposition et le panorama tout en préservant la vue des résidences voisines (Cf. Figure 6).

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Figure 6: Arbre Blanc - Vue panoramique depuis terrasse R+16 – ©C.WEINER

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’urbanisme biomimétique, lisez notre article "Le biomimétisme appliqué à la ville"

Distinctions – Prix

  • "Best Tall Building Award of Excellence Winners" en 2021
  • "Plus bel immeuble d’habitation au monde" par le magazine en ligne ArchDaily en 2020
  • « Grand prix régional des Pyramides d'Argent » en 2017

Informations clés

  • Nom du projet : L’ARBRE BLANC
  • Architecte(s) : Nicolas LAISNE, Dimitri ROUSSEL, Manal RACHDI (OXO Architectes), Sou FUJIMOTO
  • Maîtrise d’ouvrage : Evolis Promotion, Promeo Patrimoine, Opalia, Crédit Agricole Immobilier 
  • Coût global du projet : 22 M€ 
  • Superficie totale : 10 500m² – Terrain 2524m²
  • Présentation du projet : 5 mars 2014
  • Permis de construire : 23 juin 2015
  • Durée des travaux : Décembre 2015 – Mai 2019(Cf. Figures 7)
  • Infrastructures :
    • 56m de haut
    • 17 étages
    • 3 niveaux au sous-sol (parkings)
    • 152 places de stationnement
    • 113 Logements
    • 193 Balcons
    • Restaurant et Galerie d’Art au RdC (ouverture 5 mai 2019)
    • Espaces bureautiques au R+1 (ouverture 10 avril 2019)
    • Bar panoramique au dernier niveau R+17 (ouverture 29 mai 2019)
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L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Image-11.jpg.
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Figures 7: l'Arbre Blanc – TimeLapse photos 2015-2021 - © C.C.Chrispic

En résumé, "L'Arbre Blanc" est un bâtiment unique qui intègre des balcons généreux et fonctionnels dans sa conception, offrant aux habitants la possibilité de vivre à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. Il allie l'identité méditerranéenne et la culture japonaise pour créer un nouvel espace de vie moderne et écologique à Montpellier.

La tour occupe une position stratégique pour la ville de Montpellier, entre le centre-ville et les quartiers récents de Port Marianne et d’Odysseum, à mi-chemin entre le « vieux » et le nouveau Montpellier.

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Figure 8: L'Arbre Blanc vu par un drone - ©SFA/RLA/OXO/RSI

Article rédigé par Van Taï H.

Bibliographie :

Illustrations :

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