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Le pont qui s'enroule sur lui-même : Heatherwick's Rolling Bridge à Londres
Situé dans le bassin de Paddington, au sud de la « Petite Venise » londonienne, le Rolling Bridge offre un spectacle extraordinaire aux londoniens, usagers comme visiteurs.
La passerelle a été conçue par l’illustre architecte Thomas Heatherwick afin de permettre aux travailleurs et aux résidents de traverser un bras du Grand Union Canal tout en autorisant le passage de bateaux vers le quai.
Longue de 12 mètres, elle s’ouvre en se transformant d'une simple plate-forme classique et d’aspect monobloc en une structure circulaire qui repose lovée sur l’une des rives du canal.
La passerelle déployée, qui soupçonnerait que c’est la cinétique qui lui a donné son aspect final ?
Ressemblant à une passerelle conventionnelle en acier et en bois lorsqu'elle est déployée, le Rolling Bridge s'articule ingénieusement grâce à des pistons hydrauliques directement intégrés dans les poteaux verticaux des parapets.
Afin de déployer la passerelle, les pistons hydrauliques soulèvent puis rétractent successivement chacun des huit segments articulés, qui se recourbent jusqu’à leur arrêt, en une sculpture octogonale.
Une approche courante de la conception de ponts ouvrants consiste à utiliser un seul élément rigide qui se brise et se soulève pour s'écarter du chemin de la circulation fluviale.
Le Rolling Bridge se referme donc en se courbant lentement et en douceur se muant en une sculpture circulaire posée sur la rive du canal. Il s’ouvre tout aussi souplement jusqu'à se transformer en passerelle conventionnelle.
L'ensemble de la structure de 12,10 mètres a été construit par dans les ateliers de l’entreprise Littlehampton Welding où elle a été testée avant d'être transportée par barge sur le Grand Union Canal, pour être enfin grutée en position et connectée au système hydraulique préparé en attente sur site, destiné à alimenter les pistons assurant son fonctionnement.
Lorsque l’idée passe du carnet à la vie
L'objectif de Thomas Heatherwick , était ici de créer et traduire un mouvement, donnant son aspect extraordinaire au pont. On pourrait dire que le classique « Form follows function » édicté par Sullivan devient ici « Form Follows Movement ».
Lorsqu'on lui a demandé de concevoir un pont rétractable, Heatherwick ne s'est pas contenté d’explorer ou de redéfinir les types de ponts existants : pont tournant, pont levant ou pont rétractable rigide.
Au lieu de cela, il a imaginé quelque chose de complètement nouveau. Le précédent le plus proche de cette approche est peut-être le pont militaire destiné à franchir les brèches car il est mis en place lorsque les passages ont été détruits ou sont inexistants. Il est également utilisé par les services d'urgence en cas de catastrophe naturelle pour permettre l'accès à des fins d'aide ou d'évacuation.
Situé dans le bassin de Paddington à Londres, ce pont s'ouvre en se déployant lentement et en douceur.
Mais comment fonctionne-t-il ?
Le tablier du pont est constitué de huit sections triangulaires.
Sept paires de vérins hydrauliques sont placées dans les balustrades, chaque paire correspondant aux articulations du pont.
Lorsque ces vérins se déploient, ils poussent silencieusement la main courante vers le haut, ce qui a pour effet d'incurver le pont.
Les quatorze vérins sont actionnés par un vérin hydraulique principal situé en sous œuvre. Lorsque le mouvement d'enroulement est achevé, les deux extrémités du pont se touchent pour former un octogone.
Le système hydraulique
Une pompe hydraulique de 11 kW entraîne un maître-cylindre de 400mm de diamètre. Celui-ci est relié mécaniquement à quatorze vérins asservis de 160mm de diamètre.
Chacun de ces vérins entraîne indépendamment les quatorze vérins d'actionnement du pont de 100mm de diamètre à un débit constant, comme le montre la photographie ci-après. Celle-ci illustre le maître-cylindre situé à l'intérieur du nid de vérins asservis ainsi que les tuyaux d’eau flexibles menant au pont, où ils sont acheminés à travers le vide entre les tabliers.
Les pompes hydrauliques et l'équipement connexe sont montés sur une plate-forme suspendue à une dalle située dans le sous-sol d'un bâtiment adjacent, cela rend le pont étonnamment silencieux lors de son fonctionnement. Ainsi se créé un équilibre délicat entre l'art, la machine et la structure. Le moteur est conçu pour ouvrir et refermer la passerelle en 180 secondes.
Info Pratique !
Le Rolling Bridge s’ouvre et se ferme régulièrement dans la semaine avec un rendez-vous fixe tous les vendredis à midi.
Un pont qui a tout de même sa controverse
Le fait que le quai situé derrière le pont ne soit finalement pas accessible par les bateaux et abrite une fontaine tend désormais à faire passer le pont rétractable pour une geste architectural s’approchant de la sculpture urbaine. En effet, sur cette portion des quais, une simple passerelle classique fixe suffirait de fait au passage des piétons, et ce pour un coût bien moindre.
The Rolling Bridge :
- Typologie d’infrastructure : Passerelle
- Matériaux : Acier
- Date : 2002 - 2004
- Ville : Londres - Paddington Basin
Timelapse sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=z_qqzDicYOo
Maitre d’Ouvrage : Paddington Basin Development Corporation
Maitrise d’Œuvre : Heatherwick Studio; Thomas Heatherwick (architecte concepteur);
Collaborateurs : DJW Consulting, Gardiner & Theobald, Mace, Montagu Evans, Primary Fluid, Littlehampton Welding, Ron Packman, Solent Fluid Power, SKM Anthony Hunts, Power
Montant des travaux : 500 000 £ (575 000 €)
Prix : Le projet a remporté le 2005 Structural Steel Design Award
Post-Sciptum : A noter que depuis janvier 2019 les habitants de Shanghai peuvent emprunter une copie chinoise du pont londonien, copie intégralement réalisée en impression 3D.