L’assainissement de la Seine pour les JO de Paris 2024

Se baigner dans la Seine, un rêve qui ne date pas d’hier

Lors des jeux olympiques de Paris 2024 (JO2024), les épreuves du 10 km nage ainsi que du triathlon se dérouleront dans la Seine. La mairie de Paris se devait donc de proposer un plan d’assainissement conséquent du fleuve pour garantir le confort et la santé des athlètes.

Cela fait 35 ans que l’ancien maire de Paris, Jacques Chirac, avait fait la promesse de se baigner dans la Seine. Cette promesse était ambitieuse puisque la Seine n’est pas spécialement connue pour sa propreté notamment à cause de la présence de bactéries Escherichia coli. Ces dernières sont responsables de fortes gastro-entérites pouvant conduire les malades à l'hôpital. Il est à noter qu’il est interdit de se baigner dans la Seine depuis 1923.

Présentation du plan d’action mis en place

Le comité Seine, réunissant différents acteurs tels que l'Agence de l'eau, les départements en lisière de Seine, le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), a mis en place en 2016 un plan d’action qui permettra de « nettoyer » la Seine. Ce plan se divise en 4 chantiers dont deux principaux qui pourraient régler près de 80 % du problème. Pour cela, la municipalité parisienne envisage de débloquer une enveloppe de près de 1,4 milliards d’euros.

Le premier gros chantier consiste à moderniser les stations d’épuration de Valenton (94) ainsi que de Noisy le grand (93). La municipalité envisage de mettre en place pour ces stations d’épuration des filtres ultraviolets. Ces derniers sont très efficaces et permettront l’élimination des bactéries entérocoques et E. coli.

Le deuxième chantier important a pour but de créer un bassin de stockage pour les eaux de pluie pour éviter que les égouts débordent en cas de forte pluie et que les fluides se déversent dans la Seine. Ce projet colossal, actuellement en construction, se trouve près de la gare de la gare d’Austerlitz, sous le square Marie Curie. Les caractéristiques du projet sont les suivantes :

• Une cuve de 50 m de diamètre
• De 30 m de profondeur
• Une capacité de stockage de 46 000 m3 (près de 20 piscines olympiques)
• Un collecteur ø 2 500 mm, d’une longueur de 625 m, reliant ces 3 ouvrages, qui sera réalisé par microtunnelage sous la Seine

Les deux derniers chantiers sont moins importants mais restent essentiels pour garantir l’assainissement de la Seine. Tout d’abord, un tout à l’égout sera mis en place sur les quais. De cette façon, les 1000 péniches d’habitation se trouvant sur la Seine arrêteront de déverser leurs eaux usées dans le fleuve. Le dernier chantier consiste à raccorder les évacuations de près de 35 000 logements situés en lisière de Seine.

Ce programme de travaux a débuté durant l’été 2020 et devait durer environ 44 mois. Ils seront donc terminés pour les JO de Paris 2024. A l’avenir, ces différents chantiers d’assainissement permettront également aux parisiens de se baigner dans la Seine, mettant ainsi fin à une interdiction datant de plus d’un siècle.

Article rédigé par Clément R.