Le TER à hydrogène de la SNCF pour bientôt  

En mars 2021, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie ont passé une commande importante de rames bi-mode, capables de fonctionner à l'électricité et à l'hydrogène. Ces trains innovants, connus sous le nom de Régiolis H2, sont destinés à remplacer progressivement les rames TER diesel au cours des prochaines années. Cette transition est cruciale car le diesel représente encore 26% de l'énergie consommée par les TER, contribuant ainsi à hauteur de 77% aux émissions de CO2. 

Actuellement, douze rames à hydrogène ont été commandées, et elles joueront un rôle clé dans la réduction de l'empreinte carbone dans le système de transport ferroviaire. La mise en circulation commerciale de ces premières rames est prévue pour la fin de l'année 2025 sur un cout global du projet de 231 millions d’euros. 

La répartition des 12 nouvelles rames H2 sera planifiée de la manière suivante : 

• 3 rames seront déployées en Auvergne-Rhône-Alpes, desservant la ligne Moulins – Clermont-Ferrand – Brioude ainsi que la ligne Lyon – Roanne – Clermont-Ferrand. 
• 3 rames circuleront en Bourgogne-Franche-Comté, opérant sur les lignes Dijon – Laroche-Migennes – Auxerre – Avallon et Dijon – Laroche-Migennes – Auxerre – Corbigny. 
• 3 rames seront affectées au Grand-Est, assurant le service sur la ligne Strasbourg - Haguenau - Niederbronn-les-Bains. 
• 3 rames seront déployées en Occitanie, couvrant la ligne Toulouse – Montréjeau – Luchon. 

Les premières circulations d'essai des TER sont prévues pour la fin de l'année 2023, marquant ainsi une étape cruciale dans la transition vers des modes de transport plus durables et respectueux de l'environnement. Ces essais contribueront à évaluer les performances et l'efficacité des nouvelles rames H2. 

Les étapes majeures du projet  

2023 : Production de la rame de présérie. 

2024 : Essais de validation sur la rame de présérie. 

2025-2026 : Début de la livraison des 12 rames et premières circulations commerciales. 

Principe de fonctionnement  

Cette technologie novatrice vise à remplacer les traditionnels moteurs diesel par une combinaison de piles à combustible, de réservoirs d'hydrogène et de batteries, permettant une propulsion sans émission de gaz à effet de serre. L'hydrogène stocké dans les réservoirs est acheminé vers une pile à combustible installée sur le toit du train. Dans cette pile, l'hydrogène réagit avec l'oxygène de l'air pour générer de l'électricité. Cette électricité produite alimente ensuite le système de traction du train, propulsant la rame. Un aspect notable de cette technologie est que le seul résidu de cette réaction chimique est de l'eau. 

Le train à hydrogène offre une autonomie allant jusqu'à 600 kilomètres. Il est capable de transporter 220 passagers à une vitesse de 160 km/h, ce qui en fait une solution viable et durable pour les déplacements ferroviaires. 

D'ici à 2050, la SNCF vise l'objectif ambitieux de parvenir à une "zéro émission nette" de gaz à effet de serre, avec un engagement à réduire les émissions de ses activités de transport de 30% d'ici 2030 par rapport à 2015. 

Pour atteindre ces objectifs, le groupe s'appuie sur divers leviers d’action : 

Sobriété énergétique : les locomotives sont équipées de compteurs d'énergie et il existe une plateforme dédiée qui encourage les employés à réaliser des économies. 

Décarbonation : Installation des panneaux photovoltaïques sur les sites, l'hybridation des TER, utilisation des biocarburants. 

Mobilité propre : Promouvoir l'usage du train en soulignant que le transport ferroviaire est le moyen de déplacement le plus respectueux de l'environnement en France, émettant seulement 0,4% des gaz à effet de serre du secteur des transports. Cette initiative vise à sensibiliser le public à la durabilité du train en tant que mode de transport privilégié. 

Article rédigé par Ramatoulaye D.

Bibliographie 

www.sncf.com/fr/engagements/enjeux-rse/sncf-accelere-train-a-hydrogene

www.energystream-wavestone.com/2022/07/le-train-hydrogene-une-voie-de-decarbonation-du-secteur-ferroviaire/